Arcanes Majeures

X. La Fortune

Notre récit commence le 18 juin 1815. Alors même que s’engage la bataille de Waterloo, des troupes prussiennes envahissent le nord de la France pour renverser une seconde fois l’empire de Napoléon Bonaparte, et arrivent devant les portes de La Fère qu’elles espèrent bien occuper. Les militaires français sur place sont fidèles à l’empereur, et gardent encore la rancœur d’une déroute cuisante subie un an plus tôt au même endroit. S’engage alors un nouveau siège de la ville, opposant le colonel Chapelle et le commandant Berthier d’une part, et les généraux Ziethen et Steinmetz d’autre part.

Lorsqu’au bout de quelques semaines parvient la nouvelle que Louis XVIII est rentré à Paris et a repris le pouvoir , les Prussiens informent les assiégés de la chute de l’empire et donc de l’inutilité de leur résistance. Qu’à cela ne tienne, les Français changent de pavillon pour celui de la nouvelle monarchie, et informent les Prussiens qu’ils s’opposeront à leur progression avec la même énergie.

Le siège se poursuit donc, et devient particulièrement difficile pour les habitants. Près de cinq mois se sont écoulés et en manque de vivres, ils en sont réduits à manger les chiens, les chats, les rats et même les chevaux. C’est à ce moment que survient un événement que beaucoup qualifièrent de miraculeux : l’Oise se remplit soudain de milliers de jeunes carpes, en telle quantité que « son eau s’en trouvait obscurcie ». Les laférois purent pêcher cette nourriture abondante et y trouver le réconfort dont ils avaient besoin.

Face à la résistance de la ville, les troupes Prussiennes finissent par lever le siège, et feront transmettre dit-on au colonel Chapelle les félicitations du maréchal Blücher.

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