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VII. Le Voyageur
Située pendant des siècles au carrefour des grandes voies de circulation reliant les riches villes d’Europe du nord, La Fère était une étape fréquente de voyageurs en tous genres. On peut encore admirer dans les rues les grandes portes des anciens relais de poste, où ceux-ci venaient chercher une nuit de repos et des chevaux frais. Parmi ces nombreux visiteurs d’un soir figurent des noms illustres qui ont laissé de leur passage des récits plus ou moins enthousiastes. Ainsi Victor Hugo en 1835 était attablé dans une auberge de La Fère quand il rédigea une lettre à sa femme Adèle, lui décrivant le charme de la côte menant à Coucy…
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IV. L’Empereur
Napoléon Bonaparte suivait depuis son enfance une formation militaire qui n’allait pas sans difficultés : issu d’une famille de petite noblesse, parlant avec un fort accent corse, le jeune homme était la cible de quolibets de la part de ses camarades de grande famille. Soutenu par de bonnes notes en mathématiques et malgré des lacunes en allemand, Bonaparte put prétendre à intégrer la marine conformément à ses vœux. Mais madame Bonaparte mère s’y opposa et c’est donc en second choix qu’il se rabattit sur l’artillerie. En intégrant à seize ans l’Ecole Royale d’Artillerie de La Fère, le jeune Bonaparte ne fit d’abord pas preuve du plus grand enthousiasme. Dès la…
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Abraham Petrovitch Hannibal
Peu de gens savent que l’écrivain russe Alexandre Pouchkine avait des racines africaines. Particulièrement fier de son grand-père Abraham Petrovitch Hannibal, le poète nous partage dans ses écrits à son sujet comment les multiples noms qu’il aura portés racontent autant de vies différentes. Le lieu de naissance de son aïeul est tantôt situé aux abords du lac Tchad, tantôt à l’emplacement de l’actuelle Ethiopie. Tout juste sait-on qu’il répondait alors au nom de Broua, et fut capturé à sept ans par des troupes ottomanes. Réduit en esclavage, il fut envoyé à Constantinople où on le renomma Abraham. C’est là qu’un ambassadeur russe le racheta et l’emmena à Moscou où il…
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Anne d’Autriche
A la mort de Louis XIII en 1643, le jeune Louis XIV du haut de ses quatre ans était bien trop jeune pour régner, et sa mère Anne d’Autriche devint régente du pays. En tant que reine douairière de France, elle se vit attribuer la possession de terres parmi lesquelles la ville de La Fère et ses environs. Anne ne sembla pas leur porter un grand intérêt de prime abord comme peuvent en attester certains projets visant à autoriser l’exploitation sans limite du bois de la forêt de Saint-Gobain, au risque de la faire disparaître (fort heureusement, ces mesures n’aboutirent pas et la forêt fut préservée). Ce ne fut que…
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Louis-Antoine Drouot
Fils d’un boulanger et troisième enfant d’une fratrie de douze, Louis Antoine Drouot ne semblait pas prédisposé aux honneurs et à la gloire. Mais le jeune nancéen eut dès l’enfance une passion pour la lecture, les sciences et les mathématiques, allant jusqu’à suivre en cachette les leçons des écoles qui le trouvaient encore trop jeune. A l’âge de 19 ans, Drouot apprit qu’un examen se tiendrait à Châlons-sur-Marne pour intégrer l’école d’artillerie de La Fère. Les épreuves seraient présidées par Pierre-Simon Laplace, mathématicien et physicien le plus influent de son époque. Drouot parcourut à pied les cent-cinquante kilomètres qui le séparaient de la ville, et se rendit dès son arrivée…
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François-Marie d’Aboville
Si la famille d’Aboville provient d’une lignée de la noblesse normande, plusieurs de ses membres ont été gouverneurs de la ville de La Fère. François-Marie d’Aboville fut le premier d’entre eux, lui qui avait pris part à de nombreuses batailles qui apparaissent aujourd’hui dans tous les manuels d’histoire. Il fit en effet ses premières armes à la bataille de Fontenoy, celle-là même où selon Voltaire les Anglais auraient été invités à tirer les premiers. Il traversa également l’Atlantique pour participer à la guerre d’Indépendance américaine, où l’efficacité de ses artilleurs ira jusqu’à forcer le respect de ses adversaires. Citons enfin la bataille de Valmy, où son artillerie soutint une canonnade…
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François Ier
François Ier se plaisait particulièrement dans l’Aisne. On connaît sa passion pour Villers-Cotterêts, où fut signée l’ordonnance de 1939 qui instaura le français comme langue officielle du royaume et posa les bases de l’état civil. On mentionne moins son affinité pour la ville de La Fère où il aimait se rendre avec sa sœur aînée Marguerite d’Angoulême. La Fère fut d’ailleurs liée à la grande rivalité qui opposait le roi de France à l’empereur d’Espagne, Charles Quint. De multiples guerres opposaient les deux pays depuis près d’un siècle pour la possession de royaumes et duchés d’Italie ainsi que de la Bourgogne. Lorsqu’en juin 1538 une trêve fut décrétée à Nice…
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Louis de Froidour
Nous l’avons tous lu dans nos livres d’histoire : si la France dispose d’autant de chênes centenaires dans ses forêts, c’est parce que Louis XIV avait veillé à ce que les générations à venir disposent de suffisamment de bois pour la construction de navires de guerre. Derrière cette volonté royale se cache la gestion de son ministre Colbert. Et derrière la gestion de Colbert se cache le travail de Louis de Froidour. La famille Froidour est une vieille famille de La Fère, occupant les postes de notaires, avocats ou procureurs. Le jeune Louis débuta ainsi sa carrière en tant que lieutenant général au bailliage et à la maîtrise des Eaux…
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Elie Bloncourt
Le jeune Elie grandit en Guadeloupe au sein d’une famille marquée par l’histoire politique ; son grand-oncle, le républicain et abolitionniste Melville-Bloncourt, avait en effet siégé à l’Assemblée constituante de 1848 et l’Assemblée nationale de 1871. Mobilisé au cours de la Grande Guerre, Elie fut gravement blessé au visage par une balle de mitrailleuse aux abords de Château-Thierry, et perdit définitivement la vue. Mais cela ne tempéra pas les ambitions du jeune homme. Apprenant le braille, il obtint une licence de philosophie à la Sorbonne, et put enseigner au collège de La Fère le français, le latin et la philosophie pendant quatre ans. Très actif politiquement dans sa ville d’adoption,…
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La Mort
Si l’histoire de La Fère s’illustre par la vie trépidante des personnalités qui l’ont traversée, elle se démarque également parfois par leur mort pittoresque. Nous pourrions évoquer le cas d’Enguerrand III de Coucy, seigneur de La Fère qui survécut à la bataille de Bouvines et aux Croisades, mais mourut d’une simple chute de cheval en s’empalant sur sa propre épée. Plus étonnant encore, François de Bourbon-Vendôme, natif de La Fère et oncle du futur Henri IV, qui trouva la mort en affrontant le Dauphin dans une bataille de boules de neige, au cours de laquelle il reçut sur la tête un coffre tombé d’une fenêtre. Mais c’est son frère que…