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VIII. La Justice
Nous avons pour la plupart une vision du Moyen-Age comme d’un régime féodal où les seigneurs avaient droit de décision et de justice sur leurs vassaux et leurs terres. Et pourtant dès le XIIème siècle sont apparus des dispositifs d’émancipation des cités, leur laissant la possibilité de se gérer elles-mêmes via des institutions d’une étonnante modernité, en contrepartie d’une redevance versée au seigneur local. C’est en 1207 qu’Enguerrand III de Coucy accorda une telle émancipation à la ville de La Fère, sous la forme d’une « Charte de Paix ». Ou dans son nom complet, « La Fère, ou charte de la paix, autrement concordat passé et octroyé aux maieur, jurez et hommes…
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I. Les Jeux
En l’an 1187, le sire de Coucy organisa un événement dont on parlerait à des lieues à la ronde : dans la vallée s’étendant de La Fère à Vendeuil se tiendrait un grand tournoi au cours duquel s’affronteraient les plus puissants guerriers des environs et d’ailleurs. Car l’annonce de ces jeux porta fort loin : répondirent à l’invitation les seigneurs de Mortagne, Oudenarde et Quiévrain, les comtes de Blois, Namur et surtout de Hainaut dont les troupes flamandes étaient fort réputées, ainsi que le connétable Montmorency. Les cavaliers ne venaient pas seuls, ils étaient accompagnés de leurs familles et de leurs maisonnées qui s’assemblaient en une foule joyeuse assistant au…
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Eudes Ier
Le IXe siècle fut marqué par les invasions Vikings sur l’ensemble de l’Europe. Longtemps tenus à distance par les armées de Charlemagne, les Hommes du Nord surent profiter de la division et l’affaiblissement de l’empire carolingien pour s’avancer toujours plus loin, remontant les fleuves et pillant les villes qui les bordaient. C’est ainsi que même la ville de Paris fut envahie à plusieurs reprises.En l’an 885, un nouvel assaut se porte sur la capitale, mené par le chef viking Siegfried. Mais la ville est solidement défendue par Eudes, comte de Paris et fils de Robert le Fort. Tenus en échec au prix de batailles sanglantes, les Normands entamèrent un long…
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Thomas de Marle
Thomas de Marle, aussi connu sous le nom de Thomas de La Fère (Feriae), fut selon les chroniqueurs du XIè siècle « le plus grand coquin de son époque ». Les meurtres, pillages et trahisons qui émaillent son histoire justifient certainement une telle réputation. Certes son enfance ne fut pas des plus faciles. Sa mère Ade de Marle et Coucy était réputée pour sa forte personnalité et une grande indépendance, y compris sur le plan sentimental. A tel point que son père Enguerrand 1er, seigneur de Coucy, émettait quelques doutes sur sa paternité et ressentait une profonde animosité envers son héritier. Il faut dire qu’Enguerrand lui-même n’avait d’yeux que pour la belle…
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L’Ermite
Dans les forêts aux alentours de La Fère vivait au Vè siècle un vieil ermite du nom de Montanus. On raconte qu’il se recueillait en prières dans la grotte où il s’était retiré, et se prêtait parfois à quelques menus miracles comme celui de faire jaillir une source d’eau à l’endroit où frappa son bâton. S’il est peu spectaculaire de trouver de l’eau à La Fère, il est plus remarquable d’y trouver suffisamment de roche pour constituer une grotte. Mais Montanus s’inquiétait surtout des guerres et conquêtes Barbares qui portaient le chaos dans ces contrées. Il pria tant et si fort pour la restauration de l’église des Gaules qu’il en…