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X. La Fortune
Notre récit commence le 18 juin 1815. Alors même que s’engage la bataille de Waterloo, des troupes prussiennes envahissent le nord de la France pour renverser une seconde fois l’empire de Napoléon Bonaparte, et arrivent devant les portes de La Fère qu’elles espèrent bien occuper. Les militaires français sur place sont fidèles à l’empereur, et gardent encore la rancœur d’une déroute cuisante subie un an plus tôt au même endroit. S’engage alors un nouveau siège de la ville, opposant le colonel Chapelle et le commandant Berthier d’une part, et les généraux Ziethen et Steinmetz d’autre part. Lorsqu’au bout de quelques semaines parvient la nouvelle que Louis XVIII est rentré à…
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Le Bois
On trouve jusque dans les récits de Jules César la description des grandes forêts du nord de la Gaule qui rendaient si difficile la progression de ses légions. Celle qui s’étendait entre les emplacements actuels de La Fère, Laon, Chauny et Soissons prendra le nom de forêt de Voas. Elle abritait disait-on un de ces géants si fréquents dans les contes celtiques, qui contribuèrent au fil des siècles à la légende de Gargantua. Est-ce donc ce dernier ou le géant de Voas qui, en décrottant ses chaussures, créa les buttes de Laon et celle de Saint-Gobain ? Nous laisserons le lecteur en décider. Le bois extrait de cette forêt constituait…
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La Tempérance
Le roi Henri IV était particulièrement investi dans le siège de La Fère de 1595. Il séjournait étés comme hivers dans les environs de la cité assiégée afin de suivre l’avancement de ses projets, et notamment de la construction de la digue de 1500 mètres qui devait permettre d’inonder la ville et faire capituler ses habitants. Ce chantier titanesque porté par un ingénieur flamand s’avéra d’ailleurs une grande déception, n’ayant jamais permis de faire monter l’eau plus haut que les mollets de Laférois qui en avaient vu d’autres. Le roi se plaisait particulièrement à Folembray où il avait fait installer sa maîtresse Gabrielle d’Estrées. Mais d’autres destinations étaient également à…
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Athos
C’est au chapitre XLV du roman feuilleton les Trois Mousquetaires, dans un soupir de la redoutable Milady de Winter, que nous est révélée l’identité du plus noble des trois compagnons du jeune d’Artagnan : Athos ne serait autre que le comte Olivier de La Fère, descendant d’une lignée qui aura servi le François 1er en personne. De bien belles origines qui sont d’autant plus remarquables qu’elles ont été inventées par l’auteur. Alexandre Dumas père, lui-même natif de Villers-Cotterêts, aimait à ancrer dans les terres picardes et du nord de la France les aventures de ses personnages. Mais il assumait également les libertés que ses récits prenaient avec la vérité historique.…
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Les Amants
C’est dans le cadre du grand tournoi de La Fère de 1187 que commence le Roman du Châtelain de Coucy et de la Dame de Fayel, rédigé au XIIIè siècle en langue picarde et en vers. On y raconte comment Renaut, sire de Coucy, était follement épris et aimé en retour de Gabrielle de Vergy, dame de Fayel mariée à un époux possessif. La passion des amants se voulait discrète, mais au cours des festivités leurs regards enflammés n’échappèrent pas à une femme jalouse qui s’en alla les dénoncer au mari trompé. Ce dernier attendit patiemment l’occasion d’exercer sa vengeance. Renaut partit en croisade, emportant avec lui dans un coffret…
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La Bête
En l’an 1580, la septième guerre de religion faisait rage. Le prince de Condé, gouverneur de Picardie et chef du parti protestant, s’empara par surprise de la ville de La Fère dont il voulait faire sa place forte en cette province. Pour reprendre la ville, Henri III dépêcha huit mille hommes, trois mille chevaux et quarante pièces d’artillerie. Le temps était clément en ces mois de juin à septembre, les victuailles étaient abondantes, de sorte que les assiégeants festoyaient aussi fort la nuit qu’ils combattaient le jour. Ces conditions pittoresques donnèrent à l’événement le surnom de « Siège de Velours ». Et la Bête me direz-vous ? Et bien parmi les troupes…
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L’Ermite
Dans les forêts aux alentours de La Fère vivait au Vè siècle un vieil ermite du nom de Montanus. On raconte qu’il se recueillait en prières dans la grotte où il s’était retiré, et se prêtait parfois à quelques menus miracles comme celui de faire jaillir une source d’eau à l’endroit où frappa son bâton. S’il est peu spectaculaire de trouver de l’eau à La Fère, il est plus remarquable d’y trouver suffisamment de roche pour constituer une grotte. Mais Montanus s’inquiétait surtout des guerres et conquêtes Barbares qui portaient le chaos dans ces contrées. Il pria tant et si fort pour la restauration de l’église des Gaules qu’il en…