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Anne d’Autriche
A la mort de Louis XIII en 1643, le jeune Louis XIV du haut de ses quatre ans était bien trop jeune pour régner, et sa mère Anne d’Autriche devint régente du pays. En tant que reine douairière de France, elle se vit attribuer la possession de terres parmi lesquelles la ville de La Fère et ses environs. Anne ne sembla pas leur porter un grand intérêt de prime abord comme peuvent en attester certains projets visant à autoriser l’exploitation sans limite du bois de la forêt de Saint-Gobain, au risque de la faire disparaître (fort heureusement, ces mesures n’aboutirent pas et la forêt fut préservée). Ce ne fut que…
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Louis-Antoine Drouot
Fils d’un boulanger et troisième enfant d’une fratrie de douze, Louis Antoine Drouot ne semblait pas prédisposé aux honneurs et à la gloire. Mais le jeune nancéen eut dès l’enfance une passion pour la lecture, les sciences et les mathématiques, allant jusqu’à suivre en cachette les leçons des écoles qui le trouvaient encore trop jeune. A l’âge de 19 ans, Drouot apprit qu’un examen se tiendrait à Châlons-sur-Marne pour intégrer l’école d’artillerie de La Fère. Les épreuves seraient présidées par Pierre-Simon Laplace, mathématicien et physicien le plus influent de son époque. Drouot parcourut à pied les cent-cinquante kilomètres qui le séparaient de la ville, et se rendit dès son arrivée…
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François Ier
François Ier se plaisait particulièrement dans l’Aisne. On connaît sa passion pour Villers-Cotterêts, où fut signée l’ordonnance de 1939 qui instaura le français comme langue officielle du royaume et posa les bases de l’état civil. On mentionne moins son affinité pour la ville de La Fère où il aimait se rendre avec sa sœur aînée Marguerite d’Angoulême. La Fère fut d’ailleurs liée à la grande rivalité qui opposait le roi de France à l’empereur d’Espagne, Charles Quint. De multiples guerres opposaient les deux pays depuis près d’un siècle pour la possession de royaumes et duchés d’Italie ainsi que de la Bourgogne. Lorsqu’en juin 1538 une trêve fut décrétée à Nice…
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La Foudre
La foudre aura longtemps été considérée comme une menace imprévisible, souvent imaginée comme l’expression de la colère d’une puissante divinité. Certains de nos lointains ancêtres avaient pourtant déjà cherché à la comprendre, voire la maîtriser. Ainsi les guerriers gaulois plantaient-ils des épées métalliques dans le sol le long des rivières, dans le but d’attirer les éclairs loin de leur personne. Il sera plus tard coutume au moyen-âge d’enterrer des cloches dans le même but. Si les habitants de La Fère ont ainsi nommé le lieu-dit du « trou-tonnerre », à l’ouest de la ville, c’est probablement après avoir observé que l’endroit avait la propriété d’attirer la foudre. Était-ce le fait de propriétés…
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La Bête
En l’an 1580, la septième guerre de religion faisait rage. Le prince de Condé, gouverneur de Picardie et chef du parti protestant, s’empara par surprise de la ville de La Fère dont il voulait faire sa place forte en cette province. Pour reprendre la ville, Henri III dépêcha huit mille hommes, trois mille chevaux et quarante pièces d’artillerie. Le temps était clément en ces mois de juin à septembre, les victuailles étaient abondantes, de sorte que les assiégeants festoyaient aussi fort la nuit qu’ils combattaient le jour. Ces conditions pittoresques donnèrent à l’événement le surnom de « Siège de Velours ». Et la Bête me direz-vous ? Et bien parmi les troupes…