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Marie de Luxembourg
Marie de Luxembourg n’était que la quatrième enfant de sa fratrie, mais ses trois frères aînés moururent en bas âge et elle se retrouva héritière des titres familiaux. Elle fut mariée dès l’âge de douze ans à Jacques de Savoie qui mourut à peine deux ans plus tard. Marie épousa en secondes noces François de Bourbon-Vendôme, qui périt dans les guerres d’Italie huit ans plus tard. Eprouvée par ces expériences difficiles, la jeune veuve de 23 ans décida de se consacrer entièrement à ses six enfants et à la gestion de son immense domaine, et ne se remariera plus. Excellente cavalière, elle n’hésitait pas à chevaucher sur de longues distances…
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Bernard Forest de Bélidor
On ne le rappellera jamais assez, l’artillerie est pour beaucoup une affaire de mathématiques. Qu’il s’agisse de déterminer la trajectoire d’un tir ou l’architecture de fortifications, les ingénieurs militaires du XVIIIè siècle devaient effectuer avec soin des calculs complexes appartenant à une science encore nouvelle (le traité de mécanique d’Isaac Newton n’avait alors que quelques années). L’école d’artillerie de La Fère recrutait donc les meilleurs enseignants de mathématiques, et le plus respecté d’entre eux était Bernard Forest de Bélidor. Jeune orphelin, Bélidor fit rapidement l’expérience des mathématiques et de leur application pendant les sièges de villes fortifiées où l’emmenait son oncle adoptif. Cette double maîtrise des sciences et de l’art…
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Abraham Petrovitch Hannibal
Peu de gens savent que l’écrivain russe Alexandre Pouchkine avait des racines africaines. Particulièrement fier de son grand-père Abraham Petrovitch Hannibal, le poète nous partage dans ses écrits à son sujet comment les multiples noms qu’il aura portés racontent autant de vies différentes. Le lieu de naissance de son aïeul est tantôt situé aux abords du lac Tchad, tantôt à l’emplacement de l’actuelle Ethiopie. Tout juste sait-on qu’il répondait alors au nom de Broua, et fut capturé à sept ans par des troupes ottomanes. Réduit en esclavage, il fut envoyé à Constantinople où on le renomma Abraham. C’est là qu’un ambassadeur russe le racheta et l’emmena à Moscou où il…
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François-Marie d’Aboville
Si la famille d’Aboville provient d’une lignée de la noblesse normande, plusieurs de ses membres ont été gouverneurs de la ville de La Fère. François-Marie d’Aboville fut le premier d’entre eux, lui qui avait pris part à de nombreuses batailles qui apparaissent aujourd’hui dans tous les manuels d’histoire. Il fit en effet ses premières armes à la bataille de Fontenoy, celle-là même où selon Voltaire les Anglais auraient été invités à tirer les premiers. Il traversa également l’Atlantique pour participer à la guerre d’Indépendance américaine, où l’efficacité de ses artilleurs ira jusqu’à forcer le respect de ses adversaires. Citons enfin la bataille de Valmy, où son artillerie soutint une canonnade…
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Eudes Ier
Le IXe siècle fut marqué par les invasions Vikings sur l’ensemble de l’Europe. Longtemps tenus à distance par les armées de Charlemagne, les Hommes du Nord surent profiter de la division et l’affaiblissement de l’empire carolingien pour s’avancer toujours plus loin, remontant les fleuves et pillant les villes qui les bordaient. C’est ainsi que même la ville de Paris fut envahie à plusieurs reprises.En l’an 885, un nouvel assaut se porte sur la capitale, mené par le chef viking Siegfried. Mais la ville est solidement défendue par Eudes, comte de Paris et fils de Robert le Fort. Tenus en échec au prix de batailles sanglantes, les Normands entamèrent un long…
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Marguerite de Valois
Marguerite de Valois n’eut pas besoin d’attendre la réécriture de son histoire par Alexandre Dumas pour mener une vie romanesque. Déjà reconnue en son temps pour sa beauté et sa culture sans pareilles, celle que l’on n’appelait pas encore « la reine Margot » partageait avec son mari Henri de Navarre (le futur Henri IV) son goût pour les relations passionnelles et extra-conjugales. Hélas en ces temps les intrigues politiques et les élans du cœur faisaient rarement bon ménage. Pour sauver son frère Charles IX d’un complot dont il faisait l’objet, Marguerite ne dut-elle pas dénoncer son amant Boniface de La Môle, qui fut promptement condamné à la décapitation ? On dit…
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Thomas de Marle
Thomas de Marle, aussi connu sous le nom de Thomas de La Fère (Feriae), fut selon les chroniqueurs du XIè siècle « le plus grand coquin de son époque ». Les meurtres, pillages et trahisons qui émaillent son histoire justifient certainement une telle réputation. Certes son enfance ne fut pas des plus faciles. Sa mère Ade de Marle et Coucy était réputée pour sa forte personnalité et une grande indépendance, y compris sur le plan sentimental. A tel point que son père Enguerrand 1er, seigneur de Coucy, émettait quelques doutes sur sa paternité et ressentait une profonde animosité envers son héritier. Il faut dire qu’Enguerrand lui-même n’avait d’yeux que pour la belle…