Marie Ière de Coucy
La vie de Marie de Coucy pourrait faire penser à un conte de fées… avec ses heurs et ses malheurs.
Son père, Enguerrand VII, avait été dans sa jeunesse prisonnier du roi Edouard III d’Angleterre, servant de caution à la rançon du roi de France Jean II le Bon retenu prisonnier par Edouard de Woodstock dit « le Prince Noir ». C’est à la cour d’Angleterre qu’Enguerrand rencontra Isabelle, la propre fille d’Edouard III, et les jeunes gens tombèrent rapidement amoureux. Edouard avait une grande estime pour le jeune français, et lui accorda la main de sa fille ainsi que la liberté, l’intronisant même dans le prestigieux Ordre de la Jarretière. Marie naquit donc fille du seigneur de Coucy et petite-fille du roi d’Angleterre, et grandit en terres picardes au sein d’une famille heureuse.
Hélas Isabelle d’Angleterre mourut alors que Marie n’avait que treize ans, et quelques années plus tard Enguerrand se remaria avec Isabelle de Lorraine, imposant à sa fille une marâtre plus jeune qu’elle. Lorsque Enguerrand trouva lui-même la mort au cours des septièmes Croisades, Marie hérita de la seigneurie de Coucy et des terres attenantes. Mais sa belle-mère lui contesta la moitié de ces biens, et les deux femmes entrèrent dans une hostilité ouverte.
Ne pouvant trouver de solution à ces litiges, Marie se laissa convaincre de vendre ses titres et domaines au duc d’Orléans. Le duc se montrant mauvais payeur, Marie exigea de récupérer ses droits, mais mourut mystérieusement au cours d’un mariage ; on soupçonna bien un empoisonnement, mais rien ne put être prouvé. Le litige fut finalement arbitré par le roi de France, et Coucy revint définitivement au duc d’Orléans, tandis que Marle et La Fère étaient restitués au fils héritier de Marie, Robert de Marle.
Ayant cédé ses terres à la couronne de France, Marie fut de fait la dernière des sires de Coucy, lignée qui revendiquait sa différence jusque dans sa devise : « Roi ne suis, ni prince, ni duc, ni comte aussi. Je suis le sire de Coucy« .