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III. Le Souvenir

Cachés au sein de la longue histoire de la ville de La Fère, entre les intrigues, les guerres et les successions, se trouvent des récits plus intimes, qui n’existent que pour faire perdurer le souvenir de personnes aimées.

Si le nom de Gabrielle Uranie Le Maistre ne semblera pas familier aux Laférois, ni même peut-être son titre de comtesse d’Héricourt, tous reconnaîtront le nom de sa mère, Jeanne d’Aboville. C’est en effet en l’honneur de celle-ci, et de son éducation savante qui l’initia aux arts, que Gabrielle Uranie fit don de sa collection de 500 tableaux à la ville, à la condition expresse que le musée qui l’exposerait porte le nom de sa mère. Cette riche collection présente une unité de ton reflétant les goûts de la comtesse, la sélection reposant plus sur son affinité pour les œuvres flamandes que leur valeur marchande. Certains tableaux d’auteurs inconnus à l’époque se sont d’ailleurs révélés bien plus tard avoir été réalisé par de grands maîtres, tel un tableau d’Albrecht Dürer authentifié en 2023.

 Plus proche de nous, Victor Léon Sech était un Laférois disposant d’une modeste fortune mais en mal d’héritier. Voulant honorer le souvenir de son épouse décédée, il réhabilita par son testament la tradition de la Rosière qui remonte au Vème siècle, par laquelle les villages honoraient « une jeune fille vertueuse » parmi ses habitants. Ainsi son héritage serait donné à la municipalité pour qu’une jeune Laféroise soit récompensée chaque 13 avril, et dépose une rose sur la tombe de son épouse en cette date anniversaire de son décès. Et chaque année depuis 1965, cet hommage a été respecté.

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