Eudes Ier
Le IXe siècle fut marqué par les invasions Vikings sur l’ensemble de l’Europe. Longtemps tenus à distance par les armées de Charlemagne, les Hommes du Nord surent profiter de la division et l’affaiblissement de l’empire carolingien pour s’avancer toujours plus loin, remontant les fleuves et pillant les villes qui les bordaient. C’est ainsi que même la ville de Paris fut envahie à plusieurs reprises.
En l’an 885, un nouvel assaut se porte sur la capitale, mené par le chef viking Siegfried. Mais la ville est solidement défendue par Eudes, comte de Paris et fils de Robert le Fort. Tenus en échec au prix de batailles sanglantes, les Normands entamèrent un long siège de la ville. Ce n’est qu’au bout de deux ans que l’empereur Charles le Gros intervint et permit la levée du siège en acceptant de payer un lourd tribut aux assaillants.
Les grands du royaume virent d’un mauvais œil ce signe de faiblesse face à l’ennemi, et usant du pouvoir dont ils disposaient en ces temps, ils déchurent l’empereur de son titre. Eudes, auréolé de la gloire du siège de Paris, fut désigné roi de Francie Occidentale bien qu’il ne fût pas lui-même descendant de Charlemagne, devenant ainsi le premier roi robertien.
Cette décision fut bien entendu contestée par Charles le Simple, héritier légitime de Charles le Gros et véritable carolingien. Au cours des dix années qui suivirent, le deux hommes se disputèrent la couronne de France, tout en poursuivant la lutte contre les incursions Vikings. Enfin, las de ces batailles, marqué par la maladie et sentant la vie lui échapper, le roi Eudes fit venir son rival en son camp de La Fère et le désigna comme son successeur avant de s’éteindre.
Cette décision put sembler sévère pour les héritiers d’Eudes, mais elle permit de résoudre le litige entre les familles carolingienne et robertienne tout en conservant leur légitimité respective. Et ainsi quelques générations plus tard, un nouveau robertien accéda au trône de France : Hugues Capet, petit-neveu d’Eudes, verra sa descendance régner sur la France jusqu’à la Révolution.