Elie Bloncourt
Le jeune Elie grandit en Guadeloupe au sein d’une famille marquée par l’histoire politique ; son grand-oncle, le républicain et abolitionniste Melville-Bloncourt, avait en effet siégé à l’Assemblée constituante de 1848 et l’Assemblée nationale de 1871.
Mobilisé au cours de la Grande Guerre, Elie fut gravement blessé au visage par une balle de mitrailleuse aux abords de Château-Thierry, et perdit définitivement la vue. Mais cela ne tempéra pas les ambitions du jeune homme. Apprenant le braille, il obtint une licence de philosophie à la Sorbonne, et put enseigner au collège de La Fère le français, le latin et la philosophie pendant quatre ans. Très actif politiquement dans sa ville d’adoption, il fut élu conseiller d’arrondissement du canton de La Fère, député de la 2è circonscription de Laon, et conseiller général du canton de La Fère.
Comme beaucoup d’anciens combattants il militait pour le pacifisme, mais défendait également avec ardeur la lutte contre le fascisme quitte à devoir faire preuve de fermeté face à l’Allemagne et l’Italie de ces années 30. Lors de l’occupation, il refusa de rejoindre le régime de Vichy, et s’engagea rapidement dans la Résistance. Il développa dans l’Aisne le mouvement Libération-Nord, et mit en place un réseau d’espionnage.
La Libération lui permit de reprendre sa carrière politique dans le canton de La Fère, puis à l’instar de son grand-oncle de siéger à l’Assemblée constituante de 1945. Tout au long des années qui suivirent et jusqu’à sa mort, il resta fidèle à ses convictions pacifistes et anticolonialistes quitte à le placer parfois en dissidence de son propre parti.