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Marie Ière de Coucy
La vie de Marie de Coucy pourrait faire penser à un conte de fées… avec ses heurs et ses malheurs. Son père, Enguerrand VII, avait été dans sa jeunesse prisonnier du roi Edouard III d’Angleterre, servant de caution à la rançon du roi de France Jean II le Bon retenu prisonnier par Edouard de Woodstock dit « le Prince Noir ». C’est à la cour d’Angleterre qu’Enguerrand rencontra Isabelle, la propre fille d’Edouard III, et les jeunes gens tombèrent rapidement amoureux. Edouard avait une grande estime pour le jeune français, et lui accorda la main de sa fille ainsi que la liberté, l’intronisant même dans le prestigieux Ordre de la Jarretière. Marie…
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La Tempérance
Le roi Henri IV était particulièrement investi dans le siège de La Fère de 1595. Il séjournait étés comme hivers dans les environs de la cité assiégée afin de suivre l’avancement de ses projets, et notamment de la construction de la digue de 1500 mètres qui devait permettre d’inonder la ville et faire capituler ses habitants. Ce chantier titanesque porté par un ingénieur flamand s’avéra d’ailleurs une grande déception, n’ayant jamais permis de faire monter l’eau plus haut que les mollets de Laférois qui en avaient vu d’autres. Le roi se plaisait particulièrement à Folembray où il avait fait installer sa maîtresse Gabrielle d’Estrées. Mais d’autres destinations étaient également à…
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Marguerite de Valois
Marguerite de Valois n’eut pas besoin d’attendre la réécriture de son histoire par Alexandre Dumas pour mener une vie romanesque. Déjà reconnue en son temps pour sa beauté et sa culture sans pareilles, celle que l’on n’appelait pas encore « la reine Margot » partageait avec son mari Henri de Navarre (le futur Henri IV) son goût pour les relations passionnelles et extra-conjugales. Hélas en ces temps les intrigues politiques et les élans du cœur faisaient rarement bon ménage. Pour sauver son frère Charles IX d’un complot dont il faisait l’objet, Marguerite ne dut-elle pas dénoncer son amant Boniface de La Môle, qui fut promptement condamné à la décapitation ? On dit…
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Thomas de Marle
Thomas de Marle, aussi connu sous le nom de Thomas de La Fère (Feriae), fut selon les chroniqueurs du XIè siècle « le plus grand coquin de son époque ». Les meurtres, pillages et trahisons qui émaillent son histoire justifient certainement une telle réputation. Certes son enfance ne fut pas des plus faciles. Sa mère Ade de Marle et Coucy était réputée pour sa forte personnalité et une grande indépendance, y compris sur le plan sentimental. A tel point que son père Enguerrand 1er, seigneur de Coucy, émettait quelques doutes sur sa paternité et ressentait une profonde animosité envers son héritier. Il faut dire qu’Enguerrand lui-même n’avait d’yeux que pour la belle…
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Athos
C’est au chapitre XLV du roman feuilleton les Trois Mousquetaires, dans un soupir de la redoutable Milady de Winter, que nous est révélée l’identité du plus noble des trois compagnons du jeune d’Artagnan : Athos ne serait autre que le comte Olivier de La Fère, descendant d’une lignée qui aura servi le François 1er en personne. De bien belles origines qui sont d’autant plus remarquables qu’elles ont été inventées par l’auteur. Alexandre Dumas père, lui-même natif de Villers-Cotterêts, aimait à ancrer dans les terres picardes et du nord de la France les aventures de ses personnages. Mais il assumait également les libertés que ses récits prenaient avec la vérité historique.…
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Les Amants
C’est dans le cadre du grand tournoi de La Fère de 1187 que commence le Roman du Châtelain de Coucy et de la Dame de Fayel, rédigé au XIIIè siècle en langue picarde et en vers. On y raconte comment Renaut, sire de Coucy, était follement épris et aimé en retour de Gabrielle de Vergy, dame de Fayel mariée à un époux possessif. La passion des amants se voulait discrète, mais au cours des festivités leurs regards enflammés n’échappèrent pas à une femme jalouse qui s’en alla les dénoncer au mari trompé. Ce dernier attendit patiemment l’occasion d’exercer sa vengeance. Renaut partit en croisade, emportant avec lui dans un coffret…
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La Bête
En l’an 1580, la septième guerre de religion faisait rage. Le prince de Condé, gouverneur de Picardie et chef du parti protestant, s’empara par surprise de la ville de La Fère dont il voulait faire sa place forte en cette province. Pour reprendre la ville, Henri III dépêcha huit mille hommes, trois mille chevaux et quarante pièces d’artillerie. Le temps était clément en ces mois de juin à septembre, les victuailles étaient abondantes, de sorte que les assiégeants festoyaient aussi fort la nuit qu’ils combattaient le jour. Ces conditions pittoresques donnèrent à l’événement le surnom de « Siège de Velours ». Et la Bête me direz-vous ? Et bien parmi les troupes…
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L’Ermite
Dans les forêts aux alentours de La Fère vivait au Vè siècle un vieil ermite du nom de Montanus. On raconte qu’il se recueillait en prières dans la grotte où il s’était retiré, et se prêtait parfois à quelques menus miracles comme celui de faire jaillir une source d’eau à l’endroit où frappa son bâton. S’il est peu spectaculaire de trouver de l’eau à La Fère, il est plus remarquable d’y trouver suffisamment de roche pour constituer une grotte. Mais Montanus s’inquiétait surtout des guerres et conquêtes Barbares qui portaient le chaos dans ces contrées. Il pria tant et si fort pour la restauration de l’église des Gaules qu’il en…