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Marie de Luxembourg
Marie de Luxembourg n’était que la quatrième enfant de sa fratrie, mais ses trois frères aînés moururent en bas âge et elle se retrouva héritière des titres familiaux. Elle fut mariée dès l’âge de douze ans à Jacques de Savoie qui mourut à peine deux ans plus tard. Marie épousa en secondes noces François de Bourbon-Vendôme, qui périt dans les guerres d’Italie huit ans plus tard. Eprouvée par ces expériences difficiles, la jeune veuve de 23 ans décida de se consacrer entièrement à ses six enfants et à la gestion de son immense domaine, et ne se remariera plus. Excellente cavalière, elle n’hésitait pas à chevaucher sur de longues distances…
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Henri IV
De toutes les personnalités qui peuplent les récits des anciens de La Fère, Henri IV est probablement leur favorite. D’aucuns prétendent que l’on peut encore trouver dans la ville l’anneau auquel il attachait son cheval. Nonloin de là se trouverait le « pont des amoureux » où le leste Gascon aurait eu pour habitude de retrouver l’une de ses nombreuses conquêtes. Si la vérité historique de ces anecdotes est incertaine, il est en revanche documenté que le Vert Galant avait noué un lien intense avec la ville natale de son père Antoine de Bourbon. Dès 1583, c’est à La Fère (alors fief de Catherine de Médicis) qu’Henri III suggère à celui qui…
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Armand-Charles de la Porte
Si d’aventure vous vous retrouvez à parcourir la rue Mazarin au sud de La Fère, vous penserez probablement qu’elle a été nommée en l’honneur du Cardinal Mazarin, homme sur lequel écrivirent autant les historiens que les romanciers. Il est vrai que ce dernier était familier de la ville de La Fère, où Anne d’Autriche aimait l’accueillir pour fuir le tumulte de la Fronde et profiter de quelque intimité. Mais c’est plus probablement au duc de Mazarin, comte et gouverneur de La Fère, qu’est dédiée cette artère de la ville. Armand-Charles de la Porte de la Meilleraye ne naquit pourtant pas au sein de la famille du Cardinal. Son père Charles…
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Bernard Forest de Bélidor
On ne le rappellera jamais assez, l’artillerie est pour beaucoup une affaire de mathématiques. Qu’il s’agisse de déterminer la trajectoire d’un tir ou l’architecture de fortifications, les ingénieurs militaires du XVIIIè siècle devaient effectuer avec soin des calculs complexes appartenant à une science encore nouvelle (le traité de mécanique d’Isaac Newton n’avait alors que quelques années). L’école d’artillerie de La Fère recrutait donc les meilleurs enseignants de mathématiques, et le plus respecté d’entre eux était Bernard Forest de Bélidor. Jeune orphelin, Bélidor fit rapidement l’expérience des mathématiques et de leur application pendant les sièges de villes fortifiées où l’emmenait son oncle adoptif. Cette double maîtrise des sciences et de l’art…
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Maurice Boudot-Lamotte
Si d’aventure vous vous trouviez à flâner dans les allées du Musée de l’Oise de Beauvais, vous pourriez y remarquer quelques tableaux au nom familier : « Les Bords de l’Oise à la Fère », « Le Chant du coq à Beautor », « Chaumières à Beautor, près de La Fère »,… Leur auteur, Maurice Boudot-Lamotte, était en effet natif de La Fère, et son amour pour la peinture et sa région donna naissance à ces toiles. Formé à Saint-Quentin par Philibert Léon Couturier, célèbre pour ses portraits animaliers, il « monte » ensuite à Paris suivre les enseignements de l’académique Jules Lefebvre et du mystique Gustave Moreau. A la capitale, il se lie d’amitié avec Henri Matisse,…
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Abraham Petrovitch Hannibal
Peu de gens savent que l’écrivain russe Alexandre Pouchkine avait des racines africaines. Particulièrement fier de son grand-père Abraham Petrovitch Hannibal, le poète nous partage dans ses écrits à son sujet comment les multiples noms qu’il aura portés racontent autant de vies différentes. Le lieu de naissance de son aïeul est tantôt situé aux abords du lac Tchad, tantôt à l’emplacement de l’actuelle Ethiopie. Tout juste sait-on qu’il répondait alors au nom de Broua, et fut capturé à sept ans par des troupes ottomanes. Réduit en esclavage, il fut envoyé à Constantinople où on le renomma Abraham. C’est là qu’un ambassadeur russe le racheta et l’emmena à Moscou où il…
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Anne d’Autriche
A la mort de Louis XIII en 1643, le jeune Louis XIV du haut de ses quatre ans était bien trop jeune pour régner, et sa mère Anne d’Autriche devint régente du pays. En tant que reine douairière de France, elle se vit attribuer la possession de terres parmi lesquelles la ville de La Fère et ses environs. Anne ne sembla pas leur porter un grand intérêt de prime abord comme peuvent en attester certains projets visant à autoriser l’exploitation sans limite du bois de la forêt de Saint-Gobain, au risque de la faire disparaître (fort heureusement, ces mesures n’aboutirent pas et la forêt fut préservée). Ce ne fut que…
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Louis-Antoine Drouot
Fils d’un boulanger et troisième enfant d’une fratrie de douze, Louis Antoine Drouot ne semblait pas prédisposé aux honneurs et à la gloire. Mais le jeune nancéen eut dès l’enfance une passion pour la lecture, les sciences et les mathématiques, allant jusqu’à suivre en cachette les leçons des écoles qui le trouvaient encore trop jeune. A l’âge de 19 ans, Drouot apprit qu’un examen se tiendrait à Châlons-sur-Marne pour intégrer l’école d’artillerie de La Fère. Les épreuves seraient présidées par Pierre-Simon Laplace, mathématicien et physicien le plus influent de son époque. Drouot parcourut à pied les cent-cinquante kilomètres qui le séparaient de la ville, et se rendit dès son arrivée…
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François-Marie d’Aboville
Si la famille d’Aboville provient d’une lignée de la noblesse normande, plusieurs de ses membres ont été gouverneurs de la ville de La Fère. François-Marie d’Aboville fut le premier d’entre eux, lui qui avait pris part à de nombreuses batailles qui apparaissent aujourd’hui dans tous les manuels d’histoire. Il fit en effet ses premières armes à la bataille de Fontenoy, celle-là même où selon Voltaire les Anglais auraient été invités à tirer les premiers. Il traversa également l’Atlantique pour participer à la guerre d’Indépendance américaine, où l’efficacité de ses artilleurs ira jusqu’à forcer le respect de ses adversaires. Citons enfin la bataille de Valmy, où son artillerie soutint une canonnade…
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François Ier
François Ier se plaisait particulièrement dans l’Aisne. On connaît sa passion pour Villers-Cotterêts, où fut signée l’ordonnance de 1939 qui instaura le français comme langue officielle du royaume et posa les bases de l’état civil. On mentionne moins son affinité pour la ville de La Fère où il aimait se rendre avec sa sœur aînée Marguerite d’Angoulême. La Fère fut d’ailleurs liée à la grande rivalité qui opposait le roi de France à l’empereur d’Espagne, Charles Quint. De multiples guerres opposaient les deux pays depuis près d’un siècle pour la possession de royaumes et duchés d’Italie ainsi que de la Bourgogne. Lorsqu’en juin 1538 une trêve fut décrétée à Nice…