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VII. Le Voyageur
Située pendant des siècles au carrefour des grandes voies de circulation reliant les riches villes d’Europe du nord, La Fère était une étape fréquente de voyageurs en tous genres. On peut encore admirer dans les rues les grandes portes des anciens relais de poste, où ceux-ci venaient chercher une nuit de repos et des chevaux frais. Parmi ces nombreux visiteurs d’un soir figurent des noms illustres qui ont laissé de leur passage des récits plus ou moins enthousiastes. Ainsi Victor Hugo en 1835 était attablé dans une auberge de La Fère quand il rédigea une lettre à sa femme Adèle, lui décrivant le charme de la côte menant à Coucy…
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François Ier
François Ier se plaisait particulièrement dans l’Aisne. On connaît sa passion pour Villers-Cotterêts, où fut signée l’ordonnance de 1939 qui instaura le français comme langue officielle du royaume et posa les bases de l’état civil. On mentionne moins son affinité pour la ville de La Fère où il aimait se rendre avec sa sœur aînée Marguerite d’Angoulême. La Fère fut d’ailleurs liée à la grande rivalité qui opposait le roi de France à l’empereur d’Espagne, Charles Quint. De multiples guerres opposaient les deux pays depuis près d’un siècle pour la possession de royaumes et duchés d’Italie ainsi que de la Bourgogne. Lorsqu’en juin 1538 une trêve fut décrétée à Nice…
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Le Bois
On trouve jusque dans les récits de Jules César la description des grandes forêts du nord de la Gaule qui rendaient si difficile la progression de ses légions. Celle qui s’étendait entre les emplacements actuels de La Fère, Laon, Chauny et Soissons prendra le nom de forêt de Voas. Elle abritait disait-on un de ces géants si fréquents dans les contes celtiques, qui contribuèrent au fil des siècles à la légende de Gargantua. Est-ce donc ce dernier ou le géant de Voas qui, en décrottant ses chaussures, créa les buttes de Laon et celle de Saint-Gobain ? Nous laisserons le lecteur en décider. Le bois extrait de cette forêt constituait…
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Eudes Ier
Le IXe siècle fut marqué par les invasions Vikings sur l’ensemble de l’Europe. Longtemps tenus à distance par les armées de Charlemagne, les Hommes du Nord surent profiter de la division et l’affaiblissement de l’empire carolingien pour s’avancer toujours plus loin, remontant les fleuves et pillant les villes qui les bordaient. C’est ainsi que même la ville de Paris fut envahie à plusieurs reprises.En l’an 885, un nouvel assaut se porte sur la capitale, mené par le chef viking Siegfried. Mais la ville est solidement défendue par Eudes, comte de Paris et fils de Robert le Fort. Tenus en échec au prix de batailles sanglantes, les Normands entamèrent un long…
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La Bête
En l’an 1580, la septième guerre de religion faisait rage. Le prince de Condé, gouverneur de Picardie et chef du parti protestant, s’empara par surprise de la ville de La Fère dont il voulait faire sa place forte en cette province. Pour reprendre la ville, Henri III dépêcha huit mille hommes, trois mille chevaux et quarante pièces d’artillerie. Le temps était clément en ces mois de juin à septembre, les victuailles étaient abondantes, de sorte que les assiégeants festoyaient aussi fort la nuit qu’ils combattaient le jour. Ces conditions pittoresques donnèrent à l’événement le surnom de « Siège de Velours ». Et la Bête me direz-vous ? Et bien parmi les troupes…
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L’Ermite
Dans les forêts aux alentours de La Fère vivait au Vè siècle un vieil ermite du nom de Montanus. On raconte qu’il se recueillait en prières dans la grotte où il s’était retiré, et se prêtait parfois à quelques menus miracles comme celui de faire jaillir une source d’eau à l’endroit où frappa son bâton. S’il est peu spectaculaire de trouver de l’eau à La Fère, il est plus remarquable d’y trouver suffisamment de roche pour constituer une grotte. Mais Montanus s’inquiétait surtout des guerres et conquêtes Barbares qui portaient le chaos dans ces contrées. Il pria tant et si fort pour la restauration de l’église des Gaules qu’il en…