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Abraham Petrovitch Hannibal
Peu de gens savent que l’écrivain russe Alexandre Pouchkine avait des racines africaines. Particulièrement fier de son grand-père Abraham Petrovitch Hannibal, le poète nous partage dans ses écrits à son sujet comment les multiples noms qu’il aura portés racontent autant de vies différentes. Le lieu de naissance de son aïeul est tantôt situé aux abords du lac Tchad, tantôt à l’emplacement de l’actuelle Ethiopie. Tout juste sait-on qu’il répondait alors au nom de Broua, et fut capturé à sept ans par des troupes ottomanes. Réduit en esclavage, il fut envoyé à Constantinople où on le renomma Abraham. C’est là qu’un ambassadeur russe le racheta et l’emmena à Moscou où il…
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Anne d’Autriche
A la mort de Louis XIII en 1643, le jeune Louis XIV du haut de ses quatre ans était bien trop jeune pour régner, et sa mère Anne d’Autriche devint régente du pays. En tant que reine douairière de France, elle se vit attribuer la possession de terres parmi lesquelles la ville de La Fère et ses environs. Anne ne sembla pas leur porter un grand intérêt de prime abord comme peuvent en attester certains projets visant à autoriser l’exploitation sans limite du bois de la forêt de Saint-Gobain, au risque de la faire disparaître (fort heureusement, ces mesures n’aboutirent pas et la forêt fut préservée). Ce ne fut que…
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Louis-Antoine Drouot
Fils d’un boulanger et troisième enfant d’une fratrie de douze, Louis Antoine Drouot ne semblait pas prédisposé aux honneurs et à la gloire. Mais le jeune nancéen eut dès l’enfance une passion pour la lecture, les sciences et les mathématiques, allant jusqu’à suivre en cachette les leçons des écoles qui le trouvaient encore trop jeune. A l’âge de 19 ans, Drouot apprit qu’un examen se tiendrait à Châlons-sur-Marne pour intégrer l’école d’artillerie de La Fère. Les épreuves seraient présidées par Pierre-Simon Laplace, mathématicien et physicien le plus influent de son époque. Drouot parcourut à pied les cent-cinquante kilomètres qui le séparaient de la ville, et se rendit dès son arrivée…
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François-Marie d’Aboville
Si la famille d’Aboville provient d’une lignée de la noblesse normande, plusieurs de ses membres ont été gouverneurs de la ville de La Fère. François-Marie d’Aboville fut le premier d’entre eux, lui qui avait pris part à de nombreuses batailles qui apparaissent aujourd’hui dans tous les manuels d’histoire. Il fit en effet ses premières armes à la bataille de Fontenoy, celle-là même où selon Voltaire les Anglais auraient été invités à tirer les premiers. Il traversa également l’Atlantique pour participer à la guerre d’Indépendance américaine, où l’efficacité de ses artilleurs ira jusqu’à forcer le respect de ses adversaires. Citons enfin la bataille de Valmy, où son artillerie soutint une canonnade…
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La Foudre
La foudre aura longtemps été considérée comme une menace imprévisible, souvent imaginée comme l’expression de la colère d’une puissante divinité. Certains de nos lointains ancêtres avaient pourtant déjà cherché à la comprendre, voire la maîtriser. Ainsi les guerriers gaulois plantaient-ils des épées métalliques dans le sol le long des rivières, dans le but d’attirer les éclairs loin de leur personne. Il sera plus tard coutume au moyen-âge d’enterrer des cloches dans le même but. Si les habitants de La Fère ont ainsi nommé le lieu-dit du « trou-tonnerre », à l’ouest de la ville, c’est probablement après avoir observé que l’endroit avait la propriété d’attirer la foudre. Était-ce le fait de propriétés…
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Louis de Froidour
Nous l’avons tous lu dans nos livres d’histoire : si la France dispose d’autant de chênes centenaires dans ses forêts, c’est parce que Louis XIV avait veillé à ce que les générations à venir disposent de suffisamment de bois pour la construction de navires de guerre. Derrière cette volonté royale se cache la gestion de son ministre Colbert. Et derrière la gestion de Colbert se cache le travail de Louis de Froidour. La famille Froidour est une vieille famille de La Fère, occupant les postes de notaires, avocats ou procureurs. Le jeune Louis débuta ainsi sa carrière en tant que lieutenant général au bailliage et à la maîtrise des Eaux…
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Elie Bloncourt
Le jeune Elie grandit en Guadeloupe au sein d’une famille marquée par l’histoire politique ; son grand-oncle, le républicain et abolitionniste Melville-Bloncourt, avait en effet siégé à l’Assemblée constituante de 1848 et l’Assemblée nationale de 1871. Mobilisé au cours de la Grande Guerre, Elie fut gravement blessé au visage par une balle de mitrailleuse aux abords de Château-Thierry, et perdit définitivement la vue. Mais cela ne tempéra pas les ambitions du jeune homme. Apprenant le braille, il obtint une licence de philosophie à la Sorbonne, et put enseigner au collège de La Fère le français, le latin et la philosophie pendant quatre ans. Très actif politiquement dans sa ville d’adoption,…
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La Mort
Si l’histoire de La Fère s’illustre par la vie trépidante des personnalités qui l’ont traversée, elle se démarque également parfois par leur mort pittoresque. Nous pourrions évoquer le cas d’Enguerrand III de Coucy, seigneur de La Fère qui survécut à la bataille de Bouvines et aux Croisades, mais mourut d’une simple chute de cheval en s’empalant sur sa propre épée. Plus étonnant encore, François de Bourbon-Vendôme, natif de La Fère et oncle du futur Henri IV, qui trouva la mort en affrontant le Dauphin dans une bataille de boules de neige, au cours de laquelle il reçut sur la tête un coffre tombé d’une fenêtre. Mais c’est son frère que…
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Marie Ière de Coucy
La vie de Marie de Coucy pourrait faire penser à un conte de fées… avec ses heurs et ses malheurs. Son père, Enguerrand VII, avait été dans sa jeunesse prisonnier du roi Edouard III d’Angleterre, servant de caution à la rançon du roi de France Jean II le Bon retenu prisonnier par Edouard de Woodstock dit « le Prince Noir ». C’est à la cour d’Angleterre qu’Enguerrand rencontra Isabelle, la propre fille d’Edouard III, et les jeunes gens tombèrent rapidement amoureux. Edouard avait une grande estime pour le jeune français, et lui accorda la main de sa fille ainsi que la liberté, l’intronisant même dans le prestigieux Ordre de la Jarretière. Marie…
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La Tempérance
Le roi Henri IV était particulièrement investi dans le siège de La Fère de 1595. Il séjournait étés comme hivers dans les environs de la cité assiégée afin de suivre l’avancement de ses projets, et notamment de la construction de la digue de 1500 mètres qui devait permettre d’inonder la ville et faire capituler ses habitants. Ce chantier titanesque porté par un ingénieur flamand s’avéra d’ailleurs une grande déception, n’ayant jamais permis de faire monter l’eau plus haut que les mollets de Laférois qui en avaient vu d’autres. Le roi se plaisait particulièrement à Folembray où il avait fait installer sa maîtresse Gabrielle d’Estrées. Mais d’autres destinations étaient également à…