Marie de Luxembourg
Marie de Luxembourg n’était que la quatrième enfant de sa fratrie, mais ses trois frères aînés moururent en bas âge et elle se retrouva héritière des titres familiaux. Elle fut mariée dès l’âge de douze ans à Jacques de Savoie qui mourut à peine deux ans plus tard. Marie épousa en secondes noces François de Bourbon-Vendôme, qui périt dans les guerres d’Italie huit ans plus tard. Eprouvée par ces expériences difficiles, la jeune veuve de 23 ans décida de se consacrer entièrement à ses six enfants et à la gestion de son immense domaine, et ne se remariera plus.
Excellente cavalière, elle n’hésitait pas à chevaucher sur de longues distances pour administrer elle-même ses biens, ce qu’elle faisait avec grand talent. Elle fut à l’origine de la construction de la première verrerie dans la forêt de Saint-Gobain, prélude à une activité industrielle dont la réputation a aujourd’hui dépassé les frontières. On lui attribue également l’introduction du commerce de la broderie dans le Vendômois.
Très attachée à la ville de La Fère, elle fit agrandir le château bâti par son grand-père Louis de Luxembourg et en fit la demeure princière dans laquelle toute la famille des Bourbons prendrait plaisir à se retirer durant les générations à suivre. C’est grâce à elle que furent construites les églises de Vendeuil et Travecy, cette dernière ayant dit-on tenu la première messe à laquelle Henri IV assistât en tant que catholique. Cette générosité et cette piété étaient très appréciées de la population pour qui elle était la Bonne Dame, tandis que son épitaphe dans l’église Saint Montain la qualifiera de Mère des Pauvres.
A proximité du parc de La Fère, Marie de Luxembourg s’était fait construire un petit pied à terre où elle se plaisait à passer du temps avec ses enfants. Ceux-ci étaient promis à une illustre descendance, on reconnaîtra parmi leurs propres enfants Henri Ier (dit le Balafré), duc de Guise, Henri Ier de Bourbon, prince de Condé, Henri IV roi de France et Marie Stuart reine d’Ecosse.