XVIII. L’Eau
L’histoire de La Fère est intimement liée à l’eau. L’existence même de la ville remonte à la construction de ponts à cet endroit clé de la contrée, permettant aux marchands et voyageurs de franchir un réseau complexe de cours d’eau tumultueux.
Au cours des siècles, les propriétés hydrographiques de la région auront joué un rôle essentiel dans la vie de ses habitants. Les plaines inondées offraient aux défenseurs de la place forte une meilleure protection que la plus épaisse des murailles. Le débit de la rivière permettait de transporter par flottaison le bois extrait des forêts environnantes. Et la puissance même de son courant alimentait des moulins pouvant briser les bois les plus durs ou produire la poudre nécessaire aux artilleurs.
Il va donc sans dire que La Fère vit sous le signe de l’eau. Dans chacun de ses recoins, le promeneur peut croiser les divers bras de l’Oise qui enserrent la ville. Et lorsque cette étreinte se fait un peu trop passionnée, les Laférois expérimentent l’une de ces innombrables inondations dont on retrouve les récits au fil des chroniques.