Anne d’Autriche
A la mort de Louis XIII en 1643, le jeune Louis XIV du haut de ses quatre ans était bien trop jeune pour régner, et sa mère Anne d’Autriche devint régente du pays. En tant que reine douairière de France, elle se vit attribuer la possession de terres parmi lesquelles la ville de La Fère et ses environs. Anne ne sembla pas leur porter un grand intérêt de prime abord comme peuvent en attester certains projets visant à autoriser l’exploitation sans limite du bois de la forêt de Saint-Gobain, au risque de la faire disparaître (fort heureusement, ces mesures n’aboutirent pas et la forêt fut préservée). Ce ne fut que quelques années plus tard que la ville occupa une place importante de sa vie.
Epaulée du Cardinal de Mazarin, la régente avait pour ambition de renforcer le pouvoir royal, mais elle devait faire face à un Parlement hostile ainsi qu’à la colère d’une population écrasée d’impôts : Paris fut rapidement emplie de barricades et d’émeutiers. Anne s’opposa à cette Fronde avec une grande fermeté, ayant conscience que son pouvoir ou même sa vie étaient en jeu : on venait d’apprendre qu’en Angleterre une révolution similaire avait abouti à l’exécution du roi Charles Ier.
Les troubles s’étendaient à l’ensemble du pays et Mazarin étant la cible privilégiée des insurgés fut forcé à l’exil. Anne accompagnée de la Cour se déplaçait dans différentes villes de province, et put trouver refuge à plusieurs reprises dans son domaine de La Fère. C’est de là que furent envoyées certaines des lettres enflammées qu’elle adressait à Mazarin et qui firent s’interroger bien des commentateurs sur la nature exacte de leurs relations. Le Cardinal aura en tout cas certainement gardé un souvenir agréable de La Fère lorsqu’il décida à son retour d’y établir la première école d’artillerie de France.