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François-Marie d’Aboville

Si la famille d’Aboville provient d’une lignée de la noblesse normande, plusieurs de ses membres ont été gouverneurs de la ville de La Fère.

François-Marie d’Aboville fut le premier d’entre eux, lui qui avait pris part à de nombreuses batailles qui apparaissent aujourd’hui dans tous les manuels d’histoire. Il fit en effet ses premières armes à la bataille de Fontenoy, celle-là même où selon Voltaire les Anglais auraient été invités à tirer les premiers. Il traversa également l’Atlantique pour participer à la guerre d’Indépendance américaine, où l’efficacité de ses artilleurs ira jusqu’à forcer le respect de ses adversaires. Citons enfin la bataille de Valmy, où son artillerie soutint une canonnade qui enverra 20000 boulets sur l’armée prussienne.

Sa carrière traversa les différents régimes de cette époque troublée, parfois emprisonné pour ses titres de noblesse, parfois honoré pour ses faits d’arme. Bien qu’il fût plus royaliste que bonapartiste, c’est à lui que l’on confia la tâche d’escorter jusqu’à Paris le Pape Pie VII pour le sacre de l’empereur Napoléon Ier. Mais lors de la Restauration de 1814 et la montée au pouvoir de Louis XVIII, le général d’Aboville votera pour la déchéance de Bonaparte, et au retour de ce dernier en 1815 il fit même échouer une conjuration qui devait mobiliser le parc d’artillerie de La Fère pour permettre à l’empereur déchu de prendre Paris par la force.

Les deux fils de François-Marie, tous deux nés à La Fère, suivirent l’illustre carrière militaire de leur père. L’aîné, Augustin-Gabriel, devint également pair de France et l’on peut voir son nom gravé sur l’Arc de Triomphe de Paris. Le cadet, Augustin-Marie,  se vit confier le commandement de l’école d’artillerie de La Fère en récompense de sa brillante participation à la bataille de Wagram.

La maison de la famille d’Aboville est aujourd’hui bien connue de tous les Laférois, puisqu’elle fut rachetée en 1829 par la municipalité pour devenir l’Hôtel de Ville encore en usage aujourd’hui.

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