Arcanes Mineures,  Carte

François Ier

François Ier se plaisait particulièrement dans l’Aisne. On connaît sa passion pour Villers-Cotterêts, où fut signée l’ordonnance de 1939 qui instaura le français comme langue officielle du royaume et posa les bases de l’état civil. On mentionne moins son affinité pour la ville de La Fère où il aimait se rendre avec sa sœur aînée Marguerite d’Angoulême.

La Fère fut d’ailleurs liée à la grande rivalité qui opposait le roi de France à l’empereur d’Espagne, Charles Quint. De multiples guerres opposaient les deux pays depuis près d’un siècle pour la possession de royaumes et duchés d’Italie ainsi que de la Bourgogne. Lorsqu’en juin 1538 une trêve fut décrétée à Nice pour ce qu’on appelait la huitième Guerre d’Italie, c’est par la convention de La Fère qu’elle fut officialisée, en octobre de cette même année.

Profitant de cette parenthèse apaisée, François Ier offrit à Charles Quint de traverser ensemble la France du sud vers le nord, afin que ce dernier puisse rejoindre les territoires de Flandres qui faisaient partie de son empire. Cette démarche apparemment cordiale fut l’occasion de montrer au cours de multiples réceptions fastueuses toute l’opulence dont jouissait la cour de France. Charles Quint avait pour sa part de grosses difficultés de trésorerie qui le forcèrent à plusieurs reprises à emprunter de l’argent pour payer ses frais de voyage. François et Charles arrivèrent ensemble à La Fère où ils se reposèrent trois jours, et se séparèrent ensuite à Saint-Quentin.

La paix ne dura pas, et à peine une année plus tard commençait la neuvième Guerre d’Italie. La France s’était alliée à l’empire Ottoman de Soliman de Magnifique, et l’Espagne à l’Angleterre d’Henry VIII. Après de durs combats, c’est à Crépy en Laonnois, entre La Fère et Laon, que fut signée en 1544 une première trêve entre François Ier et Charles Quint. Mais les combats contre l’Angleterre continuaient en terres picardes, et c’est à La Fère que le roi de France décida de s’installer en 1545 pour suivre la progression de ses armées ainsi que de celles de son allié Jacques V d’Ecosse.

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