La Mort
Si l’histoire de La Fère s’illustre par la vie trépidante des personnalités qui l’ont traversée, elle se démarque également parfois par leur mort pittoresque.
Nous pourrions évoquer le cas d’Enguerrand III de Coucy, seigneur de La Fère qui survécut à la bataille de Bouvines et aux Croisades, mais mourut d’une simple chute de cheval en s’empalant sur sa propre épée.
Plus étonnant encore, François de Bourbon-Vendôme, natif de La Fère et oncle du futur Henri IV, qui trouva la mort en affrontant le Dauphin dans une bataille de boules de neige, au cours de laquelle il reçut sur la tête un coffre tombé d’une fenêtre.
Mais c’est son frère que la petite histoire retiendra volontiers : Antoine de Bourbon, père de Henri IV et également natif de La Fère, vit sa fin arriver alors que son armée assiégeait la ville de Rouen. Au cours d’une inspection des troupes, il fut pris d’une envie pressante et eut la mauvaise idée de s’approcher du rempart pour la soulager. L’apercevant du haut de la muraille, un assiégé ajusta son arquebuse et lui porta un coup à la cuisse qui devait s’avérer mortel, malgré les soins portés par le grand chirurgien Ambroise Paré. Deux siècles plus tard, cette piquante anecdote inspira à Voltaire l’épitaphe suivante :
« Ami François,
Le prince ici gisant
Vécut sans gloire,
Et mourut en pissant »